Sylvain LEROUX | QUATUOR CREOLE
Au prime abord, on s’attend à écouter de la musique d’essence purement créole. On imagine, sans doute, les Antilles créole-francophones, la Guyane, en Amérique latine et peut-être même New Orléans. Pourtant, à l’écoute du disque, on se ravise. L’essentiel de sa musique repose, dans une large mesure, sur le multiculturalisme. Ce multi-instrumentiste, de race blanche, originaire de Montréal, au Canada, dans la province du Québec, est un réel explorateur. Il met à son service, tout ce qu’il recueille, afin de réaliser ce qu’il aime.
Sur QUATUOR CREOLE, Sylvain LEROUX utilise des instruments peu connus, ou peut-être même inconnus de notre milieu. Le tambin, est un genre de flute. Le dozon, quant à lui, est un genre de lute (instrument à cordes pincées, comme la guitare classique.) Les deux sont originaires de l’Afrique de l’ouest. Son style rencontre, entres autres, ses influences de la musique classique et du jazz, ainsi que des rythmes guinéens. C’est juste sous cet angle qu’il lui colle une étiquette de ‘’créole ‘’. Néanmoins, Fantaisie créole porte bien son titre. Plutôt compas, à la saveur nostalgique des années 70, c’est le morceau le plus long (11mn47) du disque. On risque de réveiller des souvenirs d’Ibo combo, en l’écoutant. Les trois autres musiciens accompagnant Sylvain LEROUX, sont dotés de l’art de transformer ses intentions, agréablement à son gout. Par exemple, le percussionniste haïtien, Sergo DECIUS, est aussi progressiste que méticuleux dans son art. Il s’ouvre à d’autres cultures. C’est justement, dans cet esprit d’ouverture qu’est conçu QUATUOR CREOLE. Il reste à savoir si c’est l’appellation définitive du groupe, ou juste l’idée du projet. Les éventuelles productions futures vont l’indiquer.
On peut dire, en gros, que par sa formation musicale académique et par ses recherches, Sylvain LEROUX rend, sur ce disque, un hommage à divers rythmes d’Afrique.
Georgio
26 juin 2013